27/04/2018

CHI 2018 : 5 choses à retenir

La conférence CHI (Computer Human Interaction) rassemble chaque année plus de 3000 chercheurs, étudiants et spécialistes des interactions personne-machine. La diversité des projets de recherche permet d’avoir un aperçu des avancées techniques et scientifiques de l’année. Avec une thématique axée sur l’engagement, les différentes sessions ont abordé cette année des enjeux éthiques, techniques et de design. Voici ce qui a retenu notre attention.

Une méthodologie innovante

Il est souvent difficile de prouver l’impact de la recherche UX au sein d’une entreprise et de sensibiliser les différents spécialistes aux enjeux utilisateurs. L’équipe de recherche de Google a présenté Pokerface, une méthodologie en quatre temps qui vise à rendre accessible la recherche. Pokerface se divise en quatre phases de déploiement : la préparation de questions avec des employés de toutes expertises; un séminaire informatif sur la recherche; des entrevues face à face menées par les employés eux-mêmes, et enfin, un debrief en équipe. Ce projet-pilote, amorcé en 2013, a permis de faire connaître davantage la recherche et de réellement opérer un changement de perspective au sein de la communauté de googlers.

L’idée utile

Votre cellulaire peut être un outil de prévention lors de la consommation d’alcool! Une présentation donnée par Alex Mariakakis de l’Université de Washington montrait comment l’utilisation et l’interaction d’un utilisateur avec son appareil peuvent être un signe d’intoxication. En se basant sur des actions simples et directes, comme le temps de réaction entre chaque pression sur les touches du clavier ou encore la manipulation physique de l’appareil, Mariakakis proposait une interface utilisateur sensible au niveau d’alcoolémie de l’utilisateur.

La recherche qui change la donne

Le chercheur Emre Aksan, de l’École polytechnique fédérale de Zurich, présentait sa recherche basée sur l’apprentissage profond et l’écriture manuscrite. Le résultat, très impressionnant, permettait de prendre un échantillon de données rédigées à la main et d’en faire une typographie numérique. Cette recherche innovante en matière d’intelligence artificielle s’est également distinguée, car elle établit un lien entre l’esthétique et la singularité d’une rédaction manuscrite vers un résultat numérique. Les résultats de cette recherche démontraient assurément une évolution concrète dans le domaine numérique.

Le projet le plus farfelu

Le projet GutsGame, présenté sous format vidéo par RMIT University, nous propose un jeu fictif qui implique le corps humain et son système digestif. En avalant une petite capsule qui pourra prendre le pouls de leurs différents organes, des intestins jusqu’à l’estomac, les joueurs peuvent se fixer des défis et voir leurs effets en temps réel. La capsule est sensible à la température, donc les joueurs peuvent boire un café ou un thé pour atteindre le plus haut niveau de chaleur perçue. La capsule fait évidemment son bout de chemin et le corps finit par l’évacuer. Au-delà de l’aspect ludique, ces capteurs digérables permettent de diagnostiquer différents troubles gastriques de façon plus fiable.

Pour une meilleure communication intergénérationnelle

La communication entre les petits-enfants et leurs grands-parents est parfois complexe, considérant leurs rythmes de vie différents. Une équipe de l’Université Simon Fraser a proposé une application qui permet de faciliter les échanges, tout en respectant les besoins de ces deux groupes d’utilisateurs. L’application G2G permet d’échanger des autocollants virtuels ainsi que des capsules vidéo de façon asynchrone. Le projet permet d’ouvrir des discussions simples et expressives au quotidien. G2G s’est intégrée dans la routine de plusieurs familles, et a permis aux grands-parents de mieux connaître leurs petits-enfants, et de favoriser des relations plus naturelles lorsqu’ils se voient en personne.

Se tourner vers l’avenir

Au-delà des conférences, le CHI est surtout l’occasion unique d’observer les plus récentes recherches en matière d’interaction et d’ouvrir la discussion sur de multiples enjeux sociaux, éthiques et culturels. La dernière présentation du CHI en terrain montréalais datait de 2006. Plus de dix ans plus tard, les chercheurs des quatre coins du globe se sont réunis pendant quelques jours afin de présenter leurs idées et leurs créations. C’est une preuve bien tangible que Montréal mérite son statut de ville pionnière sur le plan de la technologie et de l’innovation.

Article originalement publié dans Infopresse.

Image tirée de SceSoc

Antoine Fortin
Antoine Fortin
Développeur

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