05/06/2013

Montreal Meets: 2 jours et 11 conférences en design

La semaine dernière se tenait la troisième édition de Montreal Meets, deux jours de design avec des jeunes conférenciers créatifs du monde entier débarqués « in Montreal city » pour partager leur passion du design. L’équipe de TP1 était sur place pour assister aux conférences.

Bravo à toute l’équipe de @MontrealMeets, nous avons bien hâte d’assister à la prochaine édition.

Voici ce qu’on retient de quatre des conférences présentées au Théâtre Telus.

Ars Thanea

Quand Peter Jaworowski (@thehejz ), directeur de la création chez Ars Thanea, est monté sur scène, je savais que ce gaillard-là ne m’était pas inconnu. Son portfolio Behance est en effet assez fourni et brillant pour qu’on s’en souvienne!

Ce qui m’avait frappé, à l’époque où j’écumais les blogues de design graphique, c’est sa manière généreuse et sympathique d’expliquer son processus de création de manière visuelle. J’allais enfin avoir plus de détails sur le parcours et les expériences vécues par cette jeune agence de Varsovie.

L’histoire de Ars Thanea a commencé par des créations imprimées reprenant les effets visuels « lens flare », alors très en vogue. Après deux ans de « lens flaring », l’équipe a voulu se diversifier et s’ouvrir à l’international, jusqu’à la Chine! Un contrat avec Discovery Channel marquera le début d’une nouvelle ère pour l’agence, puis une suite de rencontres les a amenés à travailler pour Ubisoft, Nokia, Disney, Visa, General Electric, Bacardi et finalement Nike, avec qui Peter développera une solide relation professionnelle.

La force de l’agence? Les clients n’hésitent pas à renouveler régulièrement les contrats, parfois même lorsque les projets sont risqués. Chaque nouveau défi est accueilli avec un « Pourquoi pas! » serein et joyeux. Il nous a cependant confié que ce n’est pas tous les clients qui apprécient leur vision…

Aujourd’hui, l’agence compte plus de 50 employés et de nombreux clients et partenaires à travers le monde. Son credo: « Accepter les risques et travailler fort pour les surmonter ».

— Baptiste Macaire

Perfectly imperfect

Une jeune femme d’origine asiatique à l’accent texan, ça frappe! Dana Tanamachi m’impressionne. À ses débuts, elle a travaillé pour Spotco où elle créait des affiches pour Broadway. Par la suite, Dana est embauchée par la très respectée et renommée Louise Fili, qui devient pour elle une mentore incomparable.

C’est lors d’une soirée à Brooklyn qu’elle fait la rencontre improbable avec une craie et un mur (Pinterest n’existait pas à l’époque). Après un flagrant succès sur les réseaux sociaux, Dana passe tous ses samedis au tableau à apprendre et à explorer. La typo sur tableau noir devient alors son dada.

Ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle a fait le grand saut et a commencé à vivre son rêve pleinement. Depuis, elle n’a jamais arrêté de produire pour les plus grands: de Tommy Hilfiger à l’Ace Hotel à Oprah Winfrey, avec qui elle trouve le temps de faire la fête! Bravo Dana!

Pour en savoir plus:

— Olivier Rielland-Nadeau

The anatomy of an idea

Ignorant tout du travail de Nando Costa, j’ai rapidement été inspiré par cet artiste natif de Rio de Janeiro, d’une sensibilité unique. Issu d’une famille d’artistes, son talent précoce couplé à une curiosité sans limites a mené ce Carioca vers un parcours exploratoire riche et diversifié.

Depuis ses premières animations Flash, il acquiert une aisance à travailler la forme vectorielle qui caractérise son travail, toujours d’une finesse remarquable. Mû par un ardent désir de découverte, il varie les médiums, de la pyrogravure à la découpe au laser. Tantôt inspiré par l’entomologie, tantôt par le champ magnétique d’objets divers, les projets qu’il entreprend sont autant de prétextes pour jumeler travail et apprentissage personnel.

Nando Costa nous a dit: « Demeurez curieux et passionnés, questionnez autant la forme que le fond. », un message pouvant sembler évident, mais qui m’a paru plus essentiel que jamais.

— Guillaume Granger

Behance: The designer becoming an entrepreneur

Pour moi, la plus marquante des conférences de Montreal Meets a été celle de Matias Corea(@MatiasCorea), un jeune designer entrepreneur, visionnaire et cofondateur Behance. Quel designer ne connaît pas ce site de nos jours? Matias, originaire de Barcelone, voulait voir plus grand, aller plus loin qu’un simple emploi en agence: il souhaitait offrir à ses pairs un outil permettant de diffuser leur travail et ainsi, créer toute une véritable communauté. C’est, encore aujourd’hui, son unique objectif.

Durant plus de 45 minutes, Matias a réussi à captiver toute la salle en nous offrant quelques-unes des astuces à la clé de son succès. Bâtir un produit qui sera éventuellement acheté par Adobe, il faut le faire!

Racontant ses obstacles, ses convictions, ses idées, il a su en inspirer plus d’un. Selon lui, il faut tout faire pour mettre en place sa vision. Voici quelques-uns des ses énoncés-chocs:

  • « You don’t have to be the best before you try. You just have to suck for a while. » Lorsqu’on n’est pas connu, il ne faut pas avoir peur d’essayer et de tromper. Tant pis si c’est nul.
  • « Get rid of the crap. Narrow it down. » Parlant de comment il a dû, à un certain moment, se concentrer sur son produit principal, laissant de côté les projets avec moins de succès.
  • « Protect your team culture. » Si important. Une entreprise repose sur ses gens.

En somme, Matias n’a rien dit de magique, ni de révolutionnaire. Il s’agit tout simplement de quelqu’un qui a réussi à mettre les bons ingrédients dans la bonne recette. Il le dit lui-même: « Lorsqu’on commence une entreprise, il ne faut pas avoir peur de copier et de rassembler des éléments pour monter quelque chose. Puis un moment, c’est l’heure d’innover, c’est la prochaine étape. » Il a bâti son entreprise avec une telle conviction et une telle précision que cela a fonctionné. Il a su faire les bons choix et bien s’entourer.

Patrick Williams

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