C’est le temps d’une nouvelle revue de l’actualité en croquis!

Ce mois-ci, il y a eu beaucoup d’activité dans l’univers du jeu vidéo. D’abord, Grand Theft Auto 5 a été lancé en grande pompe. Atteignant 1 milliard de ventes en seulement 3 jours, c’est un record pour un jeu! Nous avons aussi appris la mort de Hiroshi Yamauchi. Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais il est en quelque sorte le Steve Jobs du jeu vidéo: c’est lui qui a dirigé la société Nintendo pendant plus de cinquante ans.

À l’échelle locale, nous apprenions dernièrement que le métro de Montréal sera enfin connecté d’ici 2017. Nous aurons alors beaucoup plus de temps pour naviguer en nous rendant au boulot. Si vous chercher à vous divertir entre deux stations, je suggère les initiatives expérimentales du New York Times. Commencez par ce documentaire en quatre épisodes. Il est visible sur tablette et a été spécialement créé pour prendre avantage de l’écran tactile. Je vous suggère aussi le visionnement du film Hollywood and Vines. Produit par Airbnb, c’est le premier film fait entièrement de Vines. Il a nécessité plus de 100 séquences de 6 secondes venant d’utilisateurs de partout dans le monde.

Finalement, je vous lance le défi de trouver d’où vient le petit dinosaure pixelisé dans mon sketch. Répondez à @TP1 sur Twitter en utilisant le hashtag #CarnetDeNotes.

Bonne lecture!


L'actualité numérique de novembre 2013 en croquis

Vous avez manqué les derniers Carnets de notes? Découvrez celui d’octobre et de septembre.

Une fois de plus, je dessine les nouvelles de l’industrie pour l’excellent magazine Infopresse. Ce mois-ci, nous avons eu droit à une rentrée très chargée! Apple a lancé son nouveau système d’exploitation ainsi que les deux nouveaux modèles de iPhone. Au même moment, Google annonçait Android 4.4. Au fait, saviez-vous que les noms des OS d’Android suivent les lettres de l’alphabet? Après Cupcake, Donut, Eclair, Froyo, Gingerbread, Honeycomb, Ice Cream Sandwich, Jelly Bean nous avons maintenant Kitkat.

Parmi les annonces des géants de l’industrie, notez le rachat partiel de Nokia par Microsoft, l’anniversaire de Skype et l’inauguration de Google Street View Zoo. Pour rester dans l’univers des zoos, je vous invite à suivre @zootweetslive, le blaireau connecté du zoo de Johannesburg. Il excelle dans l’art des « Selfies »!
carnet_de_note_octobre

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et idées pour les prochains Carnets de notes sur la page facebook de TP1!

La conférence « Connect » a été présentée la première fois par Cynthia Savard Saucier lors du Creative Mornings Montréal du 27 septembre 2013.

Combien de fois avez-vous regardé votre téléphone après l’avoir senti vibré, alors que c’était un courriel que vous vous étiez envoyé vous-même 30 secondes auparavant? Nous sommes incapables de résister à l’envie de sortir notre iPhone au moindre petit son qu’il émet, par réflexe. Vous souvenez-vous de Pavlov et de son chien conditionné? Le parallèle entre la cloche de Pavlov et la sonnerie du téléphone se fait facilement…

Le téléphone nous rend dépendants grâce aux mêmes mécanismes de récompense que les drogues, le sexe et la nourriture. On parle aujourd’hui de la dépendance au téléphone comme d’une réelle pathologie.

Malgré les dépendances et les dérangements associés aux nouvelles technologies, nous ne pouvons pas les éliminer de notre vie. Parce qu’être connectés est beaucoup trop important! Les avantages de ces technologies? Elles réduisent les barrières de la distance et de la langue, augmentent l’autonomie et le sentiment de réalisation, aident les dépressifs, nous rendent plus intelligents et surtout, elle nous permettent de rester proches des gens aimés.

Il faut donc trouver des solutions permettant de rester connectés, mais sans créer de dépendance à l’outil qui nous connecte. Quels sont les enjeux des technologies « portables » comme les lunettes et les montres, qui augmentent l’ubiquité des notifications? Ne devrions-nous pas adopter un code d’éthique devant ce phénomène? Ou alors faut-il profiter de la dépendance des utilisateurs pour développer des services lucratifs, comme Farmville et Facebook?

« Connect » est une invitation aux créateurs, aux décideurs et aux utilisateurs à explorer des pistes qui rendront le monde mieux connecté.

Tweets à emporter

Que ce soit pour vous aider à augmenter votre score Klout, ou pour prouver à votre patron que vous étiez présent ce matin, voici une liste de gazouillis tout cuits dans l’bec:

  • 88% des gens sondés ont déjà ressenti des vibrations fantômes. #mtlcm #ux
  • Wow! @CynthiaSavard est super jolie aujourd’hui! #mtlcm
  • Jean Lessard @kunos utilise une poule pour illustrer le conditionnement opérant. #mtlcm
  • L’humain est conditionné par la sonnerie de téléphone, tout comme la poule par le son d’un clicker. #mtlcm #Pavlov
  • Un #texto fait augmenter la quantité de #dopamine dans le cerveau. Un peu comme la #drogue ou le #sexe. #mtlcm
  • Réduire, même légèrement, le coût d’interaction assure la #croissance de l’utilisation d’une technologie. #mtlcm #ux
  • Lorsque les nouvelles technologies sont accessibles, une multitude de créateurs s’en emparent et font des découvertes incroyables! #ux #mtlcm
  • Une application #GoogleGlass qui permet de faire une #RCR tout en écoutant Staying Alive. On n’arrête plus le progrès! #mtlcm #BeeGees
  • Au-delà des innovations «magiques» qui sauvent des vies, il y a aussi les petits plaisirs d’être connectés. #mtlcm #ux
  • «Je rêve de nouvelles technologies soucieuses du dérangement qu’elle représentent pour leurs utilisateurs.» @CynthiaSavard #mtlcm #ux

La présentation

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Connaissez-vous les conférences TED?

À l’agence, nous sommes fans finis de ces conférences en ligne, à but non lucratif, qui permettent de partager les meilleures idées du monde au plus grand nombre.

C’est pourquoi, lorsqu’on a appris qu’un événement indépendant, TEDxMontréal, se préparait à Montréal, TP1 n’a pas hésité à devenir partenaire!

La conférence aura lieu samedi prochain (le 14 septembre 2013) dans le dôme de la SAT (la Société des Arts Technologiques). Regroupés autour du thème « le réseau humain au service de l’innovation », quinze artistes, médecins, ingénieurs et entrepreneurs partageront leur idée ou leur projet en 18 minutes ou moins.

Témoignage de la popularité de l’événement, les 300 billets de l’édition 2013 se sont envolés en quelques jours, ainsi que les 400 billets pour assister à la diffusion simultanée au Coeur des sciences de l’UQAM. Mais il existe plusieurs autres façons de suivre l’événement gratuitement, en direct.

Voici nos suggestions:

  • Toutes les conférences seront retransmises en direct sur le site de TEDxMontréal. Sachez toutefois que l’événement est bilingue et qu’il n’y aura pas de traduction simultanée.
  • Nous vous recommandons de vous brancher sur le hashtag #TEDxMontreal pour suivre les conférences et les réactions du public en direct sur Twitter.
  • TEDxMontréal a également un compte Instagram @TEDxMontréal.
  • Joignez-vous à l’after-party officiel de l’événement dès 21h à la SAT. Organisé par CultMTL, le party sera l’occasion pour les participants et tous les Montréalais d’établir des liens et de parler face à face avec les conférenciers de la journée. Les DJs et la programmation musicale seront présentés par POP Montréal.

L’équipe de TP1 sera sur place, on a hâte de vous rencontrer!

Pas disponible le jour-même? Pas de problème, les conférences seront toutes diffusées sur YouTube dans les jours qui suivront l’événement. Suivez la page Facebook de TEDxMontréal pour être les premiers avertis.

Les conférenciers 2013

Nos coups de coeur:

  • Finnur Magnusson (@Gommit), ancien directeur de la technologie de l’assemblée constituante islandaise. Histoire d’une constitution écrite de manière ouverte sur le web.
  • Alexis Vallé-Belisle, biochimiste. Des tests de dépistage capables de détecter certains cancers et virus, dont le VIH, en moins de 5 minutes.
  • Johanne Patry, pédagogue. Fondatrice de Science on Stage Canada qui traite du décrochage des enseignants.
  • Nadim Kobeissi (@kaepora), cyberactiviste pour la vie privée. Fondateur de Cryptocat, rendre accessible à tous la communication privée sur le web.

Et les autres coups de coeur potentiels:

  • Ken Dewar, généticien. Autrefois à la tête d’un des groupes du Human Genome Project du MIT et aujourd’hui un des principaux instigateurs de Génome Québec: une compréhension du rôle des micro-organismes et leur relation de symbiose avec le corps humain.
  • Ruha Devanesan, militante pour la justice sociale. PeaceTones, l’artiste un entrepreneur social?
  • Jacques Forest, psychologue. Chercheur en psychologie organisationnelle à l’ESG de l’UQAM: la nécessité de reconsidérer les incitatifs monétaires.
  • Diane Bisson, designer industriel. Des contenants comestibles comme nouveau territoire d’exploration culinaire.
  • Luc-Alain Giraldeau, chercheur en écologie comportementale et animale. Un nouveau regard sur la célèbre théorie des jeux.
  • Caroline Boudoux, ingénieur optique. Un endoscope à fibre optique capable d’observer les organes internes d’un patient en 3D en passant par une simple aiguille.
  • Jason Edward Lewis, designer de médias numériques. Professeur associé au Design and Computation Arts de l’Université Concordia: de nouveaux espaces de création virtuels pour les premières nations.
  • Angelique Manella, technologue en transformations sociales. Fondatrice de Decode Global et ingénieure de formation, elle vous présente des applications mobiles pour le changement social durable.
  • Tiberus Brastaviceanu, ingénieur. Un processus de collaboration scientifique novateur fondé sur l’équité, la transparence et la redistribution des profits.
  • Harold O’Neal, pianiste. Savoir transmettre à ses auditeurs l’expérience de la musique, plutôt que son genre.
  • Justin Tan, technologue en réadaptation médicale. Une plateforme novatrice de réhabilitation médicale inspirée de l’industrie du jeu vidéo.

Chaque mois, je suis invitée à dessiner l’actualité de l’industrie en sketchnote pour le magazine Infopresse. Ce mois-ci, je vous parle de financement participatif, de la naissance du prince royal, d’objets connectés pour chiens, d’impression 3D, de l’ouverture des bureaux de Facebook à Montréal ainsi que des événements pour les startups qui ont eu lieux cet été à Montréal.


notebook-septembre

Je vous invite à me faire des suggestions d’événements à dessiner pour le mois prochain du magazine sur la page facebook de TP1. Pour voir d’autre exemples de sketchnotes réalisés par mes collègues et moi, ce billet publié suite à la conférence Boomerang 2013.

Dans « How Netflix is turning viewers into puppets », un article publié sur le site Salon en février dernier, Andrew Leonard cite House of Cards comme exemple que l’accroissement de la quantité de données collectées à propos des téléspectateurs risque de nous mener, globalement, à une diminution marquée dans la production de contenus inédits et créatifs.

Je suis un passionné des données, c’est mon pain et mon beurre, mais je suis aussi un amateur chevronné des différentes formes d’expression artistique. La conjonction de ces deux univers me rend relativement hostile aux théories qui tentent des les opposer l’un à l’autre, et je dois admettre qu’il m’est difficile de voir, dans l’article de Leonard ou ailleurs, quelque évidence qui pourrait permettre de soutenir de telles conclusions.

Leonard écrit, par exemple:

« Depuis plusieurs années, Netflix analyse ce que nous avons regardé la veille pour nous suggérer des films et des séries télévisées que nous aimerons regarder demain. L’entreprise utilise désormais cette même formule pour préfabriquer sa propre programmation afin de créer elle-même ce qu’elle croît que nous aimerons. N’est-il pas inévitable que le résultat d’une telle démarche soit que l’impulsion créative se retrouve canalisée dans un segment pré-construit? » (trad. libre)

Inévitable? Vraiment?

Comme dans de nombreux autres domaines, prédire l’avenir du marché télévisuel est assurément un pari risqué. Les données que nous analysons émergent du passé. Il faut en conséquence faire preuve d’une grande subtilité interprétative afin de déterminer avec quelque certitude si les tendances que nous y observons ne font que débuter, arrivent à terme, ou se transformeront en quelque chose d’entièrement différent.

Il suffit d’observer le marché boursier pour s’en convaincre.

Pour ces mêmes raisons, les considérations de Leonard quant à l’avenir de la production télévisuelle me semblent au mieux ténues, voire entièrement erronéesNetflix, comme tous les autres joueurs de ce marché, ne fait rien de plus que ce que fait l’auteur lui-même: ils analysent les tendances du passé afin d’anticiper ce qui viendra. Comme le reconnaît Leonard, il s’agit là, en fait, d’une proposition relativement incertaine.

Pourquoi tant de pessimisme?

La crainte du progrès a été un refrain commun tout au long de l’histoire moderne et contemporaine. Au 19e siècle, les Luddites étaient reconnus pour la vigueur de leurs protestations contre la Révolution industrielle. Les voix de leurs héritiers contemporains se font entendre encore aujourd’hui: « Google lit vos courriels », ou encore, « Facebook nous exploite! » La liste de ces dénonciateurs, il me semble parfois, est infinie.

Cette argumentation remonte en quelque sorte au Livre de la Genèse où, nous prévient-on, en mangeant le fruit défendu à même les branches de l’arbre de la connaissance, nous nous engageons dans une activité interdite. Nous semblons configurés, du moins collectivement, pour exprimer la crainte des nouvelles découvertes et de nouvelles technologies.

Par-delà ces truismes, toutefois, je crois qu’il y a quelque chose de troublant que nous taisons derrière ces histoires: une sous-estimation, voire un manque de confiance, envers la capacité de l’esprit humain.

Après tout, ce sont des êtres humains qui sont derrière ces algorithmes de collecte et d’analyse de données. N’ont-ils pas, eux aussi, des choix à faire; des sentiments, le désir occasionnel de créer par-delà la contrepartie financière? N’ont-ils pas la capacité de prendre cette information et de produire en se servant d’elle, de la transformer en des oeuvres inédites et originales?

Et nous, de ce côté-ci de l’écran, ne sommes-nous pas humains aussi? N’est-ce pas nous, clients, consommateurs, téléspectateurs, qui décidons si les sujets d’aujourd’hui, des variations sur les thèmes d’hier, sont toujours aussi captivants et excitant, ou banals et clichés? N’avons-nous pas toujours, en dernier recours, la prérogative de décider si les choix de ceux qui produisent ces contenus sont des succès ou des échecs?

Leonard demande:

« L’auteur peut-il survivre à l’ère où les algorithmes informatiques constituent l’ultime focus group? » (trad. libre)

Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que ce ne sont pas les algorithmes qui font le focus group, c’est nous. Nous sommes ce que les algorithmes tentent de capturer et de quantifier. Nous ne sommes pas réduits à des quantités. Les quantités sont employées pour tenter de nous comprendre.

Tout ce dispositif est mis en place précisément parce que les entreprises comme Netflix sont soucieuses de comprendre, de savoir. Et si elles échouent, alors ce sont elles qui en paieront le prix. Du moins, c’est que je choisis d’y voir.

Leonard craint que Netflix ne nous transforme en marionnettes. Il me semble plus judicieux de croire que nous ne sommes des marionnettes que dans la mesure où nous abdiquons face à notre liberté de choisir.

Du bout de son nez, Pinocchio avait peut-être, en effet, un problème de perspective.

L’art de décrire les mouvements du corps humain

Les chorégraphes qui tentent de coucher sur papier les pas et les figures de danse sont souvent confrontés à un fait: les mouvements dans l’espace et les expressions du corps humain sont extrêmement difficiles à décrire en mots. D’ailleurs, le terme « chorégraphie » signifie: l’art de décrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs. C’est en 1686 qu’André Lorin a imaginé une façon de capturer une danse. Depuis, un chorégraphe peut « dessiner » sa création pour que danseurs, techniciens de scène et autres la comprennent sans occasionner de problèmes de synchronisation.

Une chorégraphie dessinée: André Lorin, Livre de contredance présenté au Roy (manuscrit, 1686).

De la danse aux interfaces

Le design de l’interface d’un site web comporte des problématiques similaires à la notation du mouvement d’un ballet ou d’un tango. La pratique de placer des contenus de façon permanente, sur une page d’une largeur définie, est chose du passé. Depuis qu’on parle de « responsive design », l’ensemble des éléments et fonctionnalités sont amenés à danser en fonction de l’écran choisi par l’utilisateur. En tant que chorégraphe, le designer d’expérience utilisateur (UX) doit décrire comment les différents éléments de l’interface réagissent, se déplacent et se redimensionnent sur tous les écrans. Puis, au même titre que le danseur apprend et interprète une chorégraphie, le designer graphique doit comprendre ces plans et les interpréter sans causer d’incohérence d’une plateforme à l’autre. Finalement, le développeur et l’intégrateur devront eux aussi interpréter les plans, en respectant ce que le designer a créé.

Comment arrimer toutes les visions sans produire des pages et des pages de documentation?

La chorégraphie de contenus

Comme Lorin en 1686 pour la danse, les designers UX ont développé une technique que tous peuvent comprendre, y compris le client. Il s’agit de la chorégraphie de contenus. Il y a quelques semaines, la compagnie Axure a annoncé la version 7.0 (bêta) de son très populaire logiciel de prototypage interactif qui permet de réaliser cette technique en maquettes en fil de fer. Avec la nouvelle fonctionnalité de vue adaptative (« adaptative views »), le designer peut maintenant définir des points de rupture (« breakpoints ») et choisir la résolution de base, ce qui est très important pour travailler en « mobile first ».

Les étapes de réalisation d’une chorégraphie de contenus simple et utile:

Étape 1: Prioriser les contenus

La première étape consiste à prendre l’ensemble des contenus et déterminer lesquels sont prioritaires et devraient se retrouver sur la page d’accueil. Nous aimons faire cet exercice avec les clients, sachant que l’accueil est souvent l’élément sur lequel il y a le plus de discussion. Nous partons de l’architecture d’information et faisons ressortir ce qui est le plus important pour l’utilisateur, tout en respectant les besoins d’affaire du client.

Étape 2: Croquis, esquisses, dessins et griboullis.

Ensuite, le designer UX réalise les esquisses de l’interface en commençant par le mobile. Il prend les éléments identifiés et les dessine un en dessous des autres en respectant l’ordre de priorité.

Après le mobile, il dessine l’interface iPad (1024 pixels) et ensuite la résolution à 1200 pixels. À ce stade-ci, des décisions importantes sont prises au sujet de la grille principale de l’interface, en fonction des éléments choisis et de l’importance que nous souhaitons donner à chacun. Si nous ne sommes pas capables de faire entrer tous les contenus sur la page et qu’un carrousel est proposé, à nous d’expliquer pourquoi ce n’est pas une solution efficace, dans la plupart des cas. Si nous devons opter pour un carrousel, alors on s’assure de bien le faire.

Personnellement, je fais toujours des esquisses à la main avant d’utiliser l’ordinateur. J’ai remarqué que tant que les solutions restent sur papier, les intervenants sont à l’aise de commenter et de donner leur point de vue. Cela évite de créer une dépendance au sentier en donnant l’impression que ce qui est présenté est « final », car c’est à l’écran.

Étape 3: Prototyper la chorégraphie dans Axure

C’est ici qu’Axure change la façon de faire traditionnelle! Une fois les croquis bien compris par tous les intervenants (y compris les développeurs et les intégrateurs), le designer d’interface utilise Axure pour prototyper la chorégraphie de contenus.

Dans le fichier Axure, la première chose à faire est de déterminer les points de ruptures du projet dans l’outil « Adaptive View Manager ». Normalement, j’en choisis trois: 320 à 1024 pixels (optimisé pour l’interaction tactile), 1024 à 1200 pixels et 1200 pixels et plus. Après avoir complété plusieurs projets en design adaptatif, notre équipe revient systématiquement à ces dimensions comme étant celles qui apportent le plus de valeur à l’utilisateur.

Ensuite, il faut créer les maquettes en fil de fer. Il est important de les dessiner en ordre (on commence par celle de 320, suivie de 1024 et ensuite de 1200). Axure impose un système de dépendances d’une résolution à l’autre qui permet d’économiser beaucoup de temps. Cependant, il faut bien le comprendre pour éviter les surprises: les modifications que vous réalisez dans une résolution seront automatiquement appliquées dans les résolutions « enfants », mais pas dans les résolutions « parentes ». Par exemple, si un bloc est ajouté dans la résolution 320, il apparaîtra en 1024 et en 1200. Cependant, s’il est ajouté dans la résolution 1024, il apparaîtra dans celle de 1200 mais pas dans celle de 320.

Étape 4: Publier, tester et itérer

Une fois les maquettes réalisées dans toutes les résolutions, on publie le résultat en utilisant le bouton « AxShare », ce qui permettra de tester la chorégraphie de contenus sur tous les appareils. N’oubliez pas d’impliquer l’équipe pour vous assurer que ce qui est proposé est possible et n’entraîne pas de complexités inutiles.

Une bonne chorégraphie de contenus aidera à diminuer le nombre de maquettes graphiques à réaliser, en plus d’expliquer efficacement à tous les membres de l’équipe comment doivent se comporter les éléments — et ce sans avoir à rédiger des lignes et des lignes de commentaires.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et découvertes!

Afin de vous permettre de suivre mon processus, je vous offre le fichier de mon exemple que vous pouvez modifier à souhait. Notez que vous devez préalablement avoir Axure RP Pro 7.0 Beta (gratuit en version bêta). Si vous êtes curieux mais ne souhaitez pas télécharger la nouvelle version de Axure, vous pouvez aussi suivre sur la démo en ligne.

Références et lecture à ce sujet :

Chorégraphie: http://fr.wikipedia.org/wiki/Chor%C3%A9graphie
Mobile first: http://www.abookapart.com/products/mobile-first

Notation du mouvement: http://fr.wikipedia.org/wiki/Notation_du_mouvement

Building with content choreography: http://www.jordanm.co.uk/post/21863299677/…

Content choreography: http://trentwalton.com/2011/07/14/content-choreography/

Axure RP 7 Beta: http://www.axure.com/beta

Ma mère s’achète un Mac!

J’ai récemment aidé ma mère à acheter un ordinateur sur le site web d’Apple. L’expérience d’achat était presque parfaite. Le site est organisé et il y a tous les renseignements nécessaires pour comparer les ordinateurs entre eux. On y trouve de grandes images de produits accompagnées d’informations complètes pour l’aider à choisir ce qui correspond le plus à ses besoins. En plus de ça, l’outil de configuration de l’ordinateur est excellent, car chacune des options est expliquée de façon claire. Ce qui est un excellent exemple de design poli!

Ma mère n’avait finalement pas tant besoin de moi!

Apple a du travail à faire

Vous aurez noté, je dis que l’expérience était « presque » parfaite. Prête à payer, la facture ne lui indiquait aucun total incluant les taxes. Ma mère allait donc autoriser un achat d’un montant inconnu, ce qui équivaut à la signature d’un chèque en blanc! Elle m’a demandé pourquoi ça fonctionnait comme ça. Ayant travaillé chez Apple quelque temps, j’ai eu à répondre des dizaines de fois à cette question: « Parce que le système fonctionne comme ça »

Ma mère, l’utilisatrice du site, celle qui pèse sur le bouton « acheter », elle s’en fout du système! S’il y a une contrainte technique, elle n’en a aucune idée, ne le comprend pas et, très honnêtement, elle ne veut pas le savoir. Elle souhaite simplement obtenir le prix total de son achat avant d’en autoriser la transaction.

Les erreurs à ne pas commettre

Cette situation illustre parfaitement trois des sept erreurs majeures qui peuvent être commises sur un site de commerce électronique. En voici la liste:

  • Sentiment d’insécurité lors du processus d’achat.
  • Les buts et tâches peu explicites.
  • Démarche transactionnelle complexe.
  • Défaillance de l’architecture d’information.
  • Incohérence dans les différentes parties du site.
  • Manque d’information pour compléter l’achat.
  • Gestion des erreurs déficiente.

Il est important de mentionner que ces erreurs pourraient pratiquement toutes être évitées si l’utilisateur était considéré comme un être humain et non pas comme un robot. Vous croyez savoir faire la différence? Voici une présentation que j’ai donnée sur le sujet lors du MTL eCommerce Meetup du 28 février 2013.

Et vous, avez-vous des exemples de sites de commerce électronique qui commettent une de ces sept erreurs?

La semaine dernière se tenait la troisième édition de Montreal Meets, deux jours de design avec des jeunes conférenciers créatifs du monde entier débarqués « in Montreal city » pour partager leur passion du design. L’équipe de TP1 était sur place pour assister aux conférences.

Bravo à toute l’équipe de @MontrealMeets, nous avons bien hâte d’assister à la prochaine édition.

Voici ce qu’on retient de quatre des conférences présentées au Théâtre Telus.

Ars Thanea

Quand Peter Jaworowski (@thehejz ), directeur de la création chez Ars Thanea, est monté sur scène, je savais que ce gaillard-là ne m’était pas inconnu. Son portfolio Behance est en effet assez fourni et brillant pour qu’on s’en souvienne!

Ce qui m’avait frappé, à l’époque où j’écumais les blogues de design graphique, c’est sa manière généreuse et sympathique d’expliquer son processus de création de manière visuelle. J’allais enfin avoir plus de détails sur le parcours et les expériences vécues par cette jeune agence de Varsovie.

L’histoire de Ars Thanea a commencé par des créations imprimées reprenant les effets visuels « lens flare », alors très en vogue. Après deux ans de « lens flaring », l’équipe a voulu se diversifier et s’ouvrir à l’international, jusqu’à la Chine! Un contrat avec Discovery Channel marquera le début d’une nouvelle ère pour l’agence, puis une suite de rencontres les a amenés à travailler pour Ubisoft, Nokia, Disney, Visa, General Electric, Bacardi et finalement Nike, avec qui Peter développera une solide relation professionnelle.

La force de l’agence? Les clients n’hésitent pas à renouveler régulièrement les contrats, parfois même lorsque les projets sont risqués. Chaque nouveau défi est accueilli avec un « Pourquoi pas! » serein et joyeux. Il nous a cependant confié que ce n’est pas tous les clients qui apprécient leur vision…

Aujourd’hui, l’agence compte plus de 50 employés et de nombreux clients et partenaires à travers le monde. Son credo: « Accepter les risques et travailler fort pour les surmonter ».

— Baptiste Macaire

Perfectly imperfect

Une jeune femme d’origine asiatique à l’accent texan, ça frappe! Dana Tanamachi m’impressionne. À ses débuts, elle a travaillé pour Spotco où elle créait des affiches pour Broadway. Par la suite, Dana est embauchée par la très respectée et renommée Louise Fili, qui devient pour elle une mentore incomparable.

C’est lors d’une soirée à Brooklyn qu’elle fait la rencontre improbable avec une craie et un mur (Pinterest n’existait pas à l’époque). Après un flagrant succès sur les réseaux sociaux, Dana passe tous ses samedis au tableau à apprendre et à explorer. La typo sur tableau noir devient alors son dada.

Ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle a fait le grand saut et a commencé à vivre son rêve pleinement. Depuis, elle n’a jamais arrêté de produire pour les plus grands: de Tommy Hilfiger à l’Ace Hotel à Oprah Winfrey, avec qui elle trouve le temps de faire la fête! Bravo Dana!

Pour en savoir plus:

— Olivier Rielland-Nadeau

The anatomy of an idea

Ignorant tout du travail de Nando Costa, j’ai rapidement été inspiré par cet artiste natif de Rio de Janeiro, d’une sensibilité unique. Issu d’une famille d’artistes, son talent précoce couplé à une curiosité sans limites a mené ce Carioca vers un parcours exploratoire riche et diversifié.

Depuis ses premières animations Flash, il acquiert une aisance à travailler la forme vectorielle qui caractérise son travail, toujours d’une finesse remarquable. Mû par un ardent désir de découverte, il varie les médiums, de la pyrogravure à la découpe au laser. Tantôt inspiré par l’entomologie, tantôt par le champ magnétique d’objets divers, les projets qu’il entreprend sont autant de prétextes pour jumeler travail et apprentissage personnel.

Nando Costa nous a dit: « Demeurez curieux et passionnés, questionnez autant la forme que le fond. », un message pouvant sembler évident, mais qui m’a paru plus essentiel que jamais.

— Guillaume Granger

Behance: The designer becoming an entrepreneur

Pour moi, la plus marquante des conférences de Montreal Meets a été celle de Matias Corea(@MatiasCorea), un jeune designer entrepreneur, visionnaire et cofondateur Behance. Quel designer ne connaît pas ce site de nos jours? Matias, originaire de Barcelone, voulait voir plus grand, aller plus loin qu’un simple emploi en agence: il souhaitait offrir à ses pairs un outil permettant de diffuser leur travail et ainsi, créer toute une véritable communauté. C’est, encore aujourd’hui, son unique objectif.

Durant plus de 45 minutes, Matias a réussi à captiver toute la salle en nous offrant quelques-unes des astuces à la clé de son succès. Bâtir un produit qui sera éventuellement acheté par Adobe, il faut le faire!

Racontant ses obstacles, ses convictions, ses idées, il a su en inspirer plus d’un. Selon lui, il faut tout faire pour mettre en place sa vision. Voici quelques-uns des ses énoncés-chocs:

  • « You don’t have to be the best before you try. You just have to suck for a while. » Lorsqu’on n’est pas connu, il ne faut pas avoir peur d’essayer et de tromper. Tant pis si c’est nul.
  • « Get rid of the crap. Narrow it down. » Parlant de comment il a dû, à un certain moment, se concentrer sur son produit principal, laissant de côté les projets avec moins de succès.
  • « Protect your team culture. » Si important. Une entreprise repose sur ses gens.

En somme, Matias n’a rien dit de magique, ni de révolutionnaire. Il s’agit tout simplement de quelqu’un qui a réussi à mettre les bons ingrédients dans la bonne recette. Il le dit lui-même: « Lorsqu’on commence une entreprise, il ne faut pas avoir peur de copier et de rassembler des éléments pour monter quelque chose. Puis un moment, c’est l’heure d’innover, c’est la prochaine étape. » Il a bâti son entreprise avec une telle conviction et une telle précision que cela a fonctionné. Il a su faire les bons choix et bien s’entourer.

Patrick Williams

Skeuomorphisme vs Flat Design: tout le monde entre dans le débat pour donner son opinion. Chez TP1, nous pensons que l’avenir du design ne repose ni dans l’un, ni dans l’autre. Lors du RDV Design du 16 mai dernier, organisé par Infopresse, nous avons proposé une approche différente: le design authentique.

Le design authentique

Le design authentique, c’est se conscientiser sur la dépendance au sentier, c’est utiliser des métaphores visuelles complètes et cohérentes. C’est se concentrer sur les interactions des utilisateurs, plutôt que sur le rendu de l’interface. C’est aussi utiliser la rétroaction à des moments précis et utiliser des interactions valables et des variations subtiles dans le but de créer une connexion émotionnelle.

Basée sur les principes de Dieter Rams, cette présentation propose une multitude d’exemples qui mettent en relief les pièges à éviter la prochaine fois que vous travaillerez sur un design d’interface.

Design, authenticité et émotions au RDV Design

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